Collectif des Cents taxis Seine-et-Marnais

Nous sommes là aujourd’hui devant vous, pour dénoncer les dérives, les abus et les exactions qui touchent la communauté des taxis en Seine-et-Marne, et ce depuis une dizaine d’années.

Nous voulons vous alerter sur plusieurs points qui nous semblent essentiels de connaître, pour prendre une décision juste concernant le problème qui nous amène devant vous.

v  La formation des taxis – La CCPCT (Certificat de Capacité Professionnelle du Conducteur de Taxi)

Cette formation est directement liée aux difficultés actuelles et alimente en chauffeurs des « mercenaires du taxi » qui profitent de créations abusives.

Il faut stopper la politique actuelle des écoles de taxis qui augmente constamment le nombre de formations. Une meilleure concertation avec la préfecture semble donc indispensable pour évaluer les besoins réels de formation, pour la continuité de notre profession.

En effet, ces écoles de taxis sont, pour la plupart, étroitement liées à des syndicats qui visent la formation d’un maximum de candidats.

Le coût d’une formation reste élevé : 2500 euros en moyenne. Leur examen en poche, certains candidats avec peu de moyens deviennent des victimes toutes désignées, des proies faciles, et tombent dans les griffes de ces « taxis » peu scrupuleux qui créent à tout va des licences non viables économiquement sur de petites communes. La seule alternative, pour ces locataires floués qui souhaitent fortement continuer dans le métier, est d’aller, sur les conseils de ces « créateurs de licence », grossir les rangs sur le site de Disney. D’où la situation actuelle.

Il semble donc important d’effectuer un contrôle renforcé sur la formation des taxis.

v  Les créations de licence

Les créations de licence en Seine-et-Marne ont beaucoup transformé le monde du taxi depuis quelques années.

Une nouvelle espèce de « taxis » est apparue : souvent des personnes déjà bien implantées dans le métier qui, avec l’aide appuyée des syndicats, ont abusé les autorités en place et permis ces dérives.

Le mécanisme est simple et bien rôdé : des personnes peu scrupuleuses ciblent de petites ou moyennes communes pour réaliser des créations là où aucun besoin ne se fait ressentir (absence de nouvelle activité sur la commune, d’entreprise, d’hôpital, de gare…). Cela est organisé et fortement prémédité par ces « mercenaires » du taxi dont le seul but est leur enrichissement personnel.

Pour démontrer que tout est prémédité, rien de plus facile : ce n’est pas le maire de la Commune qui fait la demande de création de licence, mais un taxi, qui vient le solliciter activement tout en sachant la non-viabilité économique de celle-ci.

Voici quelques exemples :

–          Férolles-Attilly : 1 184 habitants à 3 créations

–          Villiers-sur-Morin : 1 874 habitants à 5 créations

–          Neufmoutiers-en-Brie : 1 082 habitants à 3 créations

–          Dammartin-sur-Tigeaux : 901 habitants à 1 création

Sachez que la réglementation stipule un taxi pour 2 500 habitants.

Une fois leur licence en poche, ces créateurs sans scrupules n’exploitent pas eux-mêmes pendant 15 ans l’autorisation de stationnement qui leur a été délivrée comme le précise la réglementation.

Ils créent une structure juridique, « société bidon », dans laquelle, par un tour de passe-passe très judicieux et répréhensible, ils intègrent ces licences leur permettant alors de les louer à des candidats fraîchement reçus à l’examen. Tout cela au mépris de la réglementation !

La formation sans contrôle des besoins réels de la profession permet à ces affairistes de tout poil de trouver plus facilement des locataires.

La location de ces licences n’est pas viable sur leur territoire, ils le savent, mais ce n’est pas leur problème. Le seul souci de ces spéculateurs est de faire de « l’argent » en manipulant les autorités compétentes. Ils pillent sans vergogne la République et l’État qui leur a tout donné.

Une autre facette encore plus enrichissante, si l’on peut dire, c’est la vente à court terme de ces dites « sociétés bidon ». Une fois les licences (créations nouvelles) assimilées dans la société, elles ne sont plus sous le coup de la réglementation en vigueur, et là c’est le jackpot, car une licence communale vaut en moyenne 80 000 à 100 000 euros !

Ces « mercenaires » ont trouvé la formule magique pour changer le plomb en or !

Cette escroquerie à grande échelle nous amène à la situation que nous vivons aujourd’hui : une surpopulation de licences créées en dépit du bon sens par ces « taxis », entraînant une saturation du site de Disney.

Il faut savoir que ces illusionnistes, ces magiciens, pour la plupart n’ont jamais acheté à titre onéreux une licence. Ils se sont servis du système et l’ont détourné sans remords.

Suivant l’exemple de ces requins, nous voyons apparaître une autre catégorie de « créateurs de licences », à plus petite échelle, mais le principe est le même. Ce sont pourtant des taxis qui ont généralement déjà leur licence et qui l’exploitent. Alors que veulent-ils ? Se faire de l’argent facile ?

Il faut stopper ce commerce « honteux » !

1 chauffeur, 1 licence, 1 TAXI !

v  Liste d’attente : sujet de toutes les tensions et spéculations

L’arrêté 13/DCR/BC/081 du 21 juin 2013 a mis à jour une autre lecture de cette liste d’attente, au vu des inscrits. Encore une fois, c’est l’enrichissement personnel qui motiverait une minorité à spéculer pour faire passer des licences gratuites, au détriment de la majorité des taxis qui exercent leur métier dans la plus grande rigueur et qui voient bien que la création de licence n’est pas une solution dans ces temps de crise.

Dans certains cas, trois ou quatre membres d’une même famille sont inscrits sur cette liste ! Des taxis communaux qui tentent leur chance comme à la loterie. Des taxis Val d’Europe ayant déjà une licence à exploiter. On retrouve bien sûr nos « mercenaires » avec déjà cinq ou six licences en poche. Mais aussi plus surprenant, des présidents de syndicats qui ont eux-mêmes combattu les communaux en disant que le site était saturé !

Nous pouvons affirmer que depuis décembre 2012, date du premier jugement, les syndicats (sauf la FNTI présidée par Thierry BENESTEAU) ont fait de la rétention d’informations volontaire auprès de leurs adhérents et des taxis communaux sur la gravité de la situation. Les négociations se faisaient entre eux et ils avaient tous le même intérêt : le blocage pour en arriver à ce qui se passe aujourd’hui (arrêté du 21 juin 2013).

Leur but à tous : être sur la liste et s’octroyer une ou plusieurs licences Val d’Europe, créer des licences qui seront sur le site 24h/24. Empêchant ainsi les communaux de venir ponctuellement, une alternative qui fonctionnait pourtant depuis 21 ans.

Ces personnes osent se présenter en défenseurs du taxi !

Un moyen pour calmer le jeu : rendre la liste obsolète. L’intitulé de celle-ci :« liste d’attente de Chessy » est inexact. En effet, Chessy étant une commune du Val d’Europe, l’intitulé devrait être « liste d’attente de la ZUPEC du Val d’Europe ».

Cette liste est donc caduque et se doit d’être annulée pour tirer les choses au clair.

v  Comment arrêter l’hémorragie ?

Tout d’abord, une licence créée devrait impérativement être exploitée par la personne qui en a fait la demande et cela pendant 15 ans (sauf cas de force majeure).

Ensuite, si création il y a, il faudrait mettre en place une réglementation empêchant de venir sur le site de la gare TGV de Chessy pendant « 3 ans ».

Enfin, le maire ou le représentant de la création de licence devrait obligatoirement passer devant la Commission composée des services de la préfecture, des syndicats, du collectif de Taxis et des représentants des usagerspour motiver, argumenter, expliquer les besoins de création sur sa commune (pôle économique, hôpital, augmentation de la population…). Il serait aussi souhaitable que la commission ait le dernier mot sur les créations pour éviter les abus.

Concernant les licences créées récemment à but spéculatif, ou en vue de location directe, il faut sanctionner ces « mercenaires » ! Ce ne serait que justice que d’attribuer ces licences à ceux qui les exploitent vraiment à les locataires ou salariés.

Tout cela pourrait arrêter net les créations non viables puisque la location immédiate d’une création nouvelle serait interdite.

N’oublions pas nos anciens, qui ont travaillé toute leur vie sur leur licence avec courage, qui ont pratiqué le vrai métier de Taxi et qui aujourd’hui, vu la situation, ne trouvent plus à vendre. Ces personnes ont tissé des liens avec la population et se sont investies à 100 % dans leur département au service du public. Pourtant, ils se retrouvent aujourd’hui dans une impasse.

Notre tâche est rude. Je me sens particulièrement impliqué dans cette démarche, car j’ai eu la chance de bénéficier des bienfaits de la République. J’en suis à jamais reconnaissant et je me bats pour que d’autres aient cette même possibilité.

Tous ces taxis qui sont derrière nous espèrent une solution honnête au problème que nous rencontrons.

Tant de familles sont inquiètes concernant cet arrêté qu’elles trouvent injuste. Car finalement, ceux qui sont en sa faveur sont déjà à l’abri du besoin par leur acharnement à voler la République.

Mais que veulent-ils ? Tuer à jamais l’espoir d’une égalité pour Tous.

1 chauffeur, 1 licence, 1 TAXI !

Christophe MARTIN

Secrétaire CSCC CGT-Taxis 77