Lettre ouverte à Monsieur Najdovski, maire adjoint de Paris chargé des transports (le 1er octobre ?)

Monsieur Najdovski,

Nous venons de recevoir votre courriel de menace et de dénigrement à l’encontre des chauffeurs de taxi concernant la journée sans voiture du 1er octobre 2017. La CGT-Taxis note là une nouvelle attaque gratuite de votre part vis-à-vis de notre profession.

Ce courriel est malheureusement à l’image de votre (absence ?) politique concernant notre profession. Vous ne semblez pas comprendre que le taxi participe en effet à la diminution du nombre de véhicules dans toutes les agglomérations du monde. Il nous semble donc que plutôt que de nous traiter comme un problème, vous devriez nous considérer comme une des solutions aux désengorgements des villes.

Vous semblez par exemple considérez avant tout les chauffeurs de taxi comme des chauffards. Chauffards du dimanche en l’occurrence… Cette vision réductrice est dommageable de la part d’un élu, qui plus est, en charge des transports. Cela démontre une méconnaissance profonde de notre profession, ce qui est regrettable après plusieurs années de mandat. Une fois de plus, Monsieur Najdovski, vous faites fausse route.

Il y a également un contraste saisissant entre votre motivation et votre implication à faire respecter votre vision de ce que devrait être Paris durant cette journée du 1er octobre et l’anarchie qui règne le reste de l’année. Vous l’ignorez peut-être, mais Paris est devenue une véritable jungle. Où êtes-vous Monsieur Najdovski quand quotidiennement des milliers de contrefaçons de taxis (VTC/LOTI) font de la maraude, ce qui est contraire non seulement « à l’esprit » mais surtout à la loi ? Que faites-vous pour lutter contre la pollution des couloirs de bus non respecté par ces contrefaçons ? Avez-vous entrepris des actions pour réglementer les plateformes numériques qui n’ont cessé de contourner les lois ces dernières années comme le font d’autres métropoles, Londres par exemple ? À notre connaissance, rien de votre part n’a été fait en ce sens. UBER par exemple chante sur tous les toits de Paris que lorsqu’il vous a écrit avant de lancer UBERPOP (condamné en première instance) vous n’avez même pas répondu à leur courrier…

À vous lire, nous devrions vous remercier de nous autoriser à travailler ce jour-là, nous qui sommes un service public, alors que vous autorisez ce même jour des transporteurs privés que sont les LOTI/VTC. Devons-nous vous rappeler que nous sommes titulaires ou que nous louons des autorisations administratives de stationnements ? Que ces autorisations sont liées à des contraintes d’exploitations fortes ? Que nous fonctionnons par exemple avec un tarif public, fixé par l’État, ce qui fait de nous de véritables transporteurs publics. Il est par contre paradoxal d’ouvrir cette journée à des véhicules privés de transports (VTC, LOTI,…), d’autant plus quand on sait que ces véhicules ne sont ni limités en nombre, ni rattachés à un territoire. Cette journée pourra donc être le loisir pour les transporteurs privés de toutes les régions limitrophes de venir envahir un peu plus Paris. Cette mesure est donc en totale contradiction avec la finalité de cette opération. Nous serons d’ailleurs curieux de savoir si vous contrôlerez que les VTC/LOTI sont bien réservés pour pouvoir circuler ce jour-là alors que le reste de l’année nous constatons que rien n’est fait pour appliquer la loi. Car sans réservation, ils seront clairement hors la loi. La maraude leur est interdite. Maraude légale pour les taxis que vous prétendez nous interdire ce même jour ! La CGT-Taxis vous l’a déjà dit, le courage politique aurait été de refuser ces transporteurs privés dans la mesure où ils ne subissent pas les contraintes inhérentes à un service public.

Nous ne nous attarderons pas sur votre absence de considération pour les aspects sociaux de notre profession car vous ne semblez guère vous soucier du fait que derrière ceux que vous voyez comme des chauffards, il y a des femmes et des hommes qui tentent de vivre de leur métier. Vous contribuez d’ailleurs à la dégradation de notre service et donc de nos revenus quand vous détruisez les bornes comme vous l’avez fait en 2015, quand vous maltraitez nos stations en les déplaçant, en les supprimant ou en ne les faisant pas respecter, quand vous laissez proliférer des milliers de véhicules qui ne sont, pour la plupart, que des contrefaçons de taxis et qui enfreignent la loi en permanence. Toutes ces mesures ou cette passivité participant chaque jour un peu plus à l’engorgement de Paris…Alors certes, nos revenus font que nous sommes très peu de taxi parisien à pouvoir vivre dans Paris, mais cela ne justifie pas le traitement que vous nous réservez.

Nous nous arrêterons là car nous avons compris Monsieur Najdovski que le dialogue et l’échange avec les taxis n’étaient pas de la plus haute importance pour vous. Il suffit pour cela de constater vos délais pour répondre à nos courriels qui sont en général de plusieurs mois. C’est regrettable au vu de votre fonction. Si par contre vous souhaitez connaître la réalité de ce que sont le taxi et la vie d’un chauffeur de taxi à Paris, 364 jours par an, vous seriez alors le bienvenu dans nos voitures.

La Chambre Syndicale des Cochers Chauffeurs CGT-Taxis

Courriel de Monsieur NAJDOVSKI du 22 septembre 2017 adressé aux syndicats de taxis

Madame, Monsieur,

Comme vous le savez, la Journée sans ma voiture a lieu cette année dimanche 1er octobre, de 11h à 18h, sur tout le territoire parisien, hors périphérique et bois.

Cet événement, que la Ville de Paris organise tous les ans depuis 2015, a vocation à redonner aux Parisiens, aux Franciliens et aux touristes, un espace public apaisé le temps d’une demi-journée. C’est aussi l’occasion de les sensibiliser à l’action pour le climat et à la lutte contre la pollution atmosphérique liée au trafic routier, au profit de la qualité de l’air, de l’environnement sonore, et de l’usage des mobilités douces.

Les automobilistes et conducteurs de deux-roues motorisés seront invités à ne pas utiliser leur véhicule ce jour-là. Dans la zone faisant l’objet d’un contrôle renforcé de la Préfecture de Police, seuls les transports en commun, les véhicules d’urgence et de livraison pourront circuler.  Comme les années précédentes, nous avons également fait le choix d’autoriser les taxis.

J’attire à nouveau votre attention sur un point particulièrement important pour la sécurité des piétons et cyclistes et pour la bonne réussite de cette journée : la vitesse des véhicules à moteurs sera limitée à 30 km/h sur tout le territoire parisien.

Lors des éditions 2015 et 2016, où la vitesse était également réglementée, nous avons eu beaucoup de remontées négatives quant au non-respect de cette règle par certains taxis, dont le comportement était particulièrement visible en raison de la faible présence de véhicules motorisés par ailleurs. Le respect de cette limitation de vitesse est donc primordial pour la sécurité du public, qui doit pouvoir profiter de cette journée en toute quiétude mais également pour l’image des taxis auprès du grand public. La Préfecture de Police, qui a également constaté des abus lors des éditions précédentes, sera particulièrement attentive au respect des 30 km/h. Présente dans tout le périmètre de cette opération via des patrouilles mobiles, elle verbalisera tout contrevenant à cette règle dictée par l’arrêté préfectoral relatif à la Journée sans ma voiture. Je vous précise par ailleurs que nous adressons ce message à l’ensemble des représentants de véhicules dérogatoires.

Je vous remercie également d’indiquer aux chauffeurs de taxis que la maraude ne s’inscrit pas dans l’esprit de la Journée sans ma voiture, qui vise à limiter toute circulation motorisée, et qu’ils sont invités à limiter leurs déplacements quand ils n’ont pas de clients à bord.

Nous comptons sur votre collaboration pour faire passer ce message de la plus haute importance, compte-tenu des enjeux de sécurité afférents, auprès de l’ensemble des conducteurs de taxis de votre réseau.

Je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

Christophe Najdovski

Maire-Adjoint de Paris, chargé des transports, des déplacements,

de la voirie et de l’espace public