Danielle Simonnet défend l’idée d’une application nationale taxi

Danielle Simonnet, élue du Parti de Gauche à la Mairie de Paris, défend brillamment une nouvelle fois l’idée d’un taxi qui se doit d’être un véritable service au public tout en se souciant des conditions de travail des chauffeurs. Elle a déposé un vœu qui vise à redonner son sens premier à l’open data, celui d’offrir à notre clientèle l’accès au taxi le plus proche et donc le moins cher. Les chauffeurs ont la démonstration que des forces politiques comprennent et soutiennent notre profession et cela dans un souci permanent de l’intérêt général avant tout. Il en va de la responsabilité de chacun d’entre nous de sensibiliser et d’encourager ces actions courageuses de femmes et d’hommes politiques, à l’image de Danielle Simonnet, pour que ces forces deviennent majoritaires et que cesse ainsi la casse du taxi.

Conseil de Paris

Séance des 29, 30 et 31 mars

Sur proposition de Danielle Simonnet,

Vœu pour une application Taxi publique et gratuite

Considérant que l’offre de taxi, en tant qu’alternative à l’utilisation de la voiture individuelle, complémentaire à l’usage des transports en commun, est utile pour l’intérêt général social et écologique, et qu’il importe de la défendre, et pour ce faire de défendre le métier de taxi et les réglementations et services liés,

Considérant que les chauffeurs de taxi se sont mis en grève pour exiger notamment l’application de la loi Thévenoud via l’instauration de réels contrôles contre la concurrence déloyale des VTC, des LOTI, face au développement sauvage de nouvelles plateformes de VTC comme Uber qui fragilisent la situation économique des taxis et qui ont provoqué par leur expansion une perte de plus de 30% des courses pour les chauffeurs de taxi,

Considérant que des plateformes numériques comme Uber profitent du contexte social marqué par un taux de chômage et de précarité très élevé, pour exploiter le développement du transport de personnes dans le cadre des VTC, qui n’exige pas du tout le même niveau de formation, n’est pas soumis aux mêmes réglementations et obligations administratives et fiscales, précarise les chauffeurs, donnent lieu à de nombreux abus, et constituent également un problème pour la sécurité des voyageurs,

Considérant que les plateformes comme Uber ne paient pas ou peu d’impôts en France, via des pratiques de contournement de la loi et de fraude, et refusent tout engagement vis à vis de celles et ceux qui travaillent pour elles,

Considérant que les pratiques d’Uber montrent que cette entreprise vise non seulement un monopole sur les transports de personne via la destruction du métier de taxi et de tout autre concurrent, mais également l’extension dans d’autres domaines d’activité très divers,

Considérant que se profile via l’essor d’Uber et d’autres plateformes une précarisation de pans entiers de la société en cassant des normes protectrices d’intérêt général sous couvert de modernité et d’innovation, via la volonté d’organiser des petits jobs en s’exonérant du statut de salarié et donc des obligations de tout employeur, et en contournant les réglementations liées à nombre de métiers,

Considérant le comportement exemplaire des taxis, par exemple au soir du 13 novembre, qui ont raccompagné gratuitement nombre de personnes dans des zones plus sures,

Considérant que les taxis sont intégrés dans les plans d’urgence de l’Etat comme les plans canicule, le “plan Pégase”, montrant que cette profession a une utilité d’intérêt général,

Considérant le voeu présenté lors de la séance du conseil de Paris des 15 et 16 février 2016 pour de meilleures conditions d’exercice des taxis parisiens dans l’intérêt des taxis et des usagers,

Considérant que lors de cette séance l’exécutif a réaffirmé son attachement à la défense de la profession de taxi et à l’amélioration des conditions de son exercice dans l’intérêt des usagers, par notamment l’engagement réaffirmé à relancer l’application “Paris Taxi”, application publique et gratuite visant à permettre aux usagers de trouver un taxi à proximité du lieu où ils se trouvent et aux chauffeurs de taxi de bénéficier d’un outil de travail supplémentaire de mise en relation avec les clients,

Considérant que cette application avait rencontré des dysfonctionnements et que l’absence d’une telle application administrée par la collectivité parisienne a de fait favorisé le développement des plateformes comme Uber, quand il serait bien plus souhaitable qu’un tel service soit rendu par le service public,

Considérant que le gouvernement a créé une Open data nationale afin de permettre une géolocalisation des taxis qui le souhaitent en vue d’une possibilité pour les usagers de connaître la disponibilité des taxis à proximité du lieu où ils se trouvent,

Considérant néanmoins que dans la mise en place de cette Open data, le gouvernement a décidé de passer par des opérateurs agréés et des centrales d’appel, qui font office de “partenaires” pour l’inscription des taxis dans ce dispositif de géolocalisation,

Considérant que si certaines centrales d’appel, comme la coopérative Alpha taxis, ont fait le choix d’inscrire gratuitement leurs taxis associés, la plupart des opérateurs agréés ont décidé de faire payer les taxis, s’enrichissant sur le dos des taxis et grâce à l’Etat,

Considérant pour exemple que la centrale d’appels G7 compte faire facturer 20€ par mois par taxi pour une inscription que l’Etat pourrait effectuer directement pour bien moins cher,

Considérant que le rôle de l’Etat est de défendre l’intérêt général des taxis comme des usagers et non des intérêts particuliers,

Considérant qui plus est que le gouvernement a choisi d’autoriser les centrales d’appels dans l’exploitation de l’Open data de n’afficher sur leur application que les taxis qu’ils souhaiteront,

Considérant qu’au final en l’état, les usagers des taxis ne bénéficieront pas d’une application publique et gratuite leur permettant d’accéder à l’information sur l’ensemble des taxis disponibles mais seront toujours contraints de choisir une des multiples applications existantes et payante,

Considérant que les taxis, quel que soit leur statut, seront toujours dépendants, dans l’exercice de leur métier, de ces centrales d’appel,

Considérant que l’Etat pourrait tout a fait instaurer, grâce à cette open data, une application publique et gratuite pour l’ensemble des taxis et dans l’intérêt des usagers, et que là est son rôle et non de garantir les intérêts lucratifs des centrales d’appels,

Considérant qu’une telle application mériterait également à l’avenir de devenir européenne,

Considérant que la Ville de Paris, dans la mise en place de son application municipale gratuite et publique, doit pouvoir bénéficier de la géolocalisation de l’ensemble des taxis, donc de l’open data,

Considérant que les taxis et leurs représentants souhaitent être associés à la redéfinition du projet de cette application et souhaitent qu’elle ne soit pas liée aux bornes mais bien à l’Open data afin d’être réellement performante,

Considérant en effet que si la réinstallation des bornes est essentiel pour la visibilité des taxis et pour les usagers n’utilisant pas les nouvelles technologies comme les personnes âgées, lier l’application aux bornes réduit de fait la géolocalisation et ne rendrait pas l’application parisienne aussi performante que les applications privées en service,

Sur proposition de Danielle Simonnet, le Conseil de Paris émet le voeu que la maire de Paris interpelle le gouvernement :

  • en faveur de l’instauration d’une application nationale publique et gratuite de mise en relation avec géolocalisation de l’ensemble des taxis et des usagers,
  • pour qu’il défende  le projet d’une application européenne,
  • pour que l’Open data instaurée permette aux taxis de s’inscrire gratuitement sans dépendre des intermédiaires que sont les centrales d’appel,
  • que l’Etat mette à disposition des chauffeurs non affiliés à un centre de radio, une solution technologique gratuite qui leur permette de se rendre également disponible,
  • que sa mise en fonctionnement débouche réellement sur une application permettant aux usagers gratuitement d’avoir accès à la géolocalisation et à l’information des taxis disponibles sans passer par un filtre payant des centrales d’appel,

Le conseil de Paris émet également le vœu que la Ville de Paris

  • s’engage à se mettre en lien avec l’open data nationale,  pour la relance de l’application “Paris Taxi” ou le développement d’une nouvelle application publique et gratuite afin de la mettre à disposition des usagers et des taxis dans les plus brefs délais, sachant que dès le mois d’avril les taxis seront opérationnels.