Quand les gares parisiennes deviennent des zones de non-droit

La CGT-Taxis demande au Préfet de Police de mettre fin aux pratiques illégales qui sont devenues quotidiennes dans les gares de Lyon et du Nord. Ces deux gares sont en effet devenues ces dernières années des zones où tout est permis : racolage, détournement clientèle taxi, vol de cette même clientèle avec des tarifs prohibitifs… Sans mesures concrètes des autorités la situation n’a fait qu’empirer malgré nos nombreuses alertes.

Paris, le 29 septembre 2014

Monsieur le Préfet de Police,

La Chambre Syndicale des Cochers Chauffeurs CGT-Taxis tient à vous rapporter, une fois de plus, les graves disfonctionnements que nous constatons chaque jour dans certaines gares parisiennes, notamment la gare de Lyon (75012) et la gare du Nord (75010).

Une concurrence déloyale et anarchique s’est en effet propagée ces dernières années sur ces sites. Nous assistons aujourd’hui à une véritable organisation illégale au sein de ces deux gares qui détournent notre clientèle au profit de modes de transports qui « squattent » en permanence les abords des gares (VTC, LOTI, motos) sans en avoir le droit évidemment puisqu’ils ne sont pas réservés.

Ces procédés illégaux se sont d’ailleurs organisés depuis nos dernières alertes. Auparavant, les chauffeurs effectuaient eux-mêmes le racolage vis-à-vis de la clientèle. Aujourd’hui, ils n’ont même plus cette peine à se donner car des intermédiaires se sont spécialisés  dans le racolage professionnel !

Nous ne comptons plus les clients arrivant dans ces gares (internationales) qui sont effrayés et choqués  par ces méthodes qui donnent une image déplorable des gares parisiennes, mais aussi par extension de Paris. Il convient en effet de considérer les clients qui sont les premières victimes de cette organisation illégale.  Ces clients se font abuser par ces personnes peu scrupuleuses car, contrairement aux taxis, leurs tarifs sont libres et bien évidemment prohibitifs puisque fixés selon la crédulité des victimes potentielles.

Bien entendu, les autres victimes sont les chauffeurs de taxis. Ces dérives portent évidemment un préjudice à notre profession puisqu’il s’agit d’un détournement de clientèle. Nous nous interrogeons d’ailleurs sur la responsabilité de l’Etat dans cette dérive puisque concrètement la situation sur le terrain empire quotidiennement, malgré nos nombreuses alertes. De même, il est inquiétant d’assister à la passivité de la SNCF face à la détérioration de la qualité de l’accueil dans ces gares. Nous pensons que la mairie de Paris a aussi son rôle à jouer, mais pour l’instant c’est le laisser faire qui prédomine. Faut-il encore des drames pour qu’une action sérieuse soit entreprise contre ce non respect quotidien des lois ? Vous devez savoir, Monsieur le Préfet de Police, que les chauffeurs sont poussés à bout par ces pratiques et que la profession s’interroge sur la multiplication de ces zones de non droit.

Les chauffeurs de taxis s’astreignent en effet à des efforts constants pour toujours améliorer leur qualité de service, malgré des conditions de travail de plus en plus difficiles. Ils n’en peuvent plus d’assister chaque jour aux multiples provocations de ces individus et à cette injustice flagrante puisque la permanence de ces faits peut laisser penser que les auteurs de ces troubles bénéficient d’une véritable impunité.

La CGT-Taxis n’a pourtant eu de cesse de dénoncer cet état de fait, nous déplorons que cela soit resté sans effet jusqu’à maintenant.

Nous, Chambre Syndicale des Cochers Chauffeurs CGT-Taxis vous demandons donc solennellement de prendre rapidement des mesures contre ces pratiques illégales et de tout mettre en œuvre pour que de nouveau la sérénité soit retrouvée sur les différents sites concernés, pour la clientèle harcelée et escroquée, ainsi que pour les chauffeurs spoliés.

Dans l’attente de votre réponse soyez assuré, Monsieur le Préfet de Police, de nos salutations syndicales.

Copie au Ministre de l’Intérieur, à Madame la Maire de Paris et au PDG de la SNCF