Une nouvelle étape a été franchie hier dans le mépris des lois par les VTC. Mépris cultivé par les éditeurs d’applications VTC qui montrent souvent l’exemple à leurs chauffeurs en appelant régulièrement à enfreindre ou à contourner des lois qu’eux même ne respectent pas. Hier après-midi, un chauffeur VTC qui avait reconnu un chauffeur de taxi dans une station service de Montreuil s’est cru autorisé de le renverser avec son véhicule VTC (une Peugeot 508 noire).
Ce n’était pas leur première rencontre et le chauffeur de taxi, Kamel, avait déjà eu affaire à ce chauffeur VTC qui racolait à l’aéroport d’Orly. Le chauffeur de VTC ayant reconnu Kamel, il a provoqué une altercation. Ils ont été séparés mais le chauffeur de VTC ne voulait visiblement pas en rester là. Il tenta donc d’écraser Kamel, alors piéton, se servant de sa voiture comme d’une arme. Son courageux forfait commis Le chauffeur de VTC a encore prouvé sa grande lâcheté en fuyant, laissant notre collègue dans un piteux état.
Au vu de son état, Kamel a été transféré par les pompiers aux urgences de l’hôpital de Montreuil. Des dizaines de chauffeurs sont venus lui témoigner leur soutien tout au long de cette tragique soirée.
Ce drame était évidemment prévisible et la CGT-Taxis, entre autres, n’a de cesse d’alerter les autorités sur les comportements délictueux des chauffeurs VTC ainsi que de ceux qui les poussent indirectement à de tels comportements, à savoir les éditeurs d’applications.
Les chauffeurs VTC sont en effet exploités par des intermédiaires sans scrupules et peu regardant sur les compétences de leurs chauffeurs. Car malgré l’aveuglement de certains medias qui érigent les intermédiaires VTC en véritable icône de l’économie française qu’ils vénèrent aveuglément, la réalité est évidemment tout autre dans ce contexte de libéralisme sauvage. Les chauffeurs VTC accumulent les heures au détriment de la sécurité (la leur et celle des clients) tout en étant contraint d’enfreindre la législation française (racolage, couloir de bus…) car le modèle économique du VTC n’est tout simplement pas viable, en tout cas pas pour les chauffeurs ! Ces comportements s’ils sont bien sûr condamnables ne doivent pas nous faire oublier que les véritables responsables sont les autorités et les quelques nantis qui sont à la tête des applications taxis.
Ajoutez à cela des autorités démissionnaires, notamment dans les aéroports et les gares qui sont devenues des zones de non-droit suite au développement de ce nouveau genre de trafic. Les voyageurs sont devenus de vulgaires marchandises sans cesse harcelés en toute illégalité par les VTC et les motos. De plus, les tarifs sont souvent prohibitifs et relèvent sans aucun doute de l’escroquerie. Devant ce constat lamentable d’un législateur complètement dépassé par les déréglementations successives qu’il a lui-même engendré, des chauffeurs de taxis, conscient et courageux, ont tenté de combler ce vide en informant régulièrement les voyageurs pour qu’ils ne deviennent pas victimes des harceleurs VTC/motos. Kamel fait partie de ces chauffeurs courageux, toujours au premier plan pour défendre notre profession.
Malheureusement, il en paye aujourd’hui le prix et le bilan aurait pu être plus lourd. Le combat continu en espérant que les autorités ouvrent enfin les yeux sur la réalité de ce que sont les VTC : une contrefaçon vulgaire du taxi. Sans cette réelle prise de conscience des pouvoirs publics qui doit se concrétiser par des actions sur le terrain et à long terme, nous craignons que ce drame ne soit qu’un des premiers d’une longue liste.
A l’heure où ces lignes sont écrites, il semblerait que le chauffeur VTC ne soit pas interpellé par les forces de l’ordre.
La CGT-Taxis souhaite tous ses vœux de rétablissement à Kamel.