Histoire du syndicat des Cochers Chauffeurs : 1789 à 1884

1789 : Mémoire adressé à l’Assemblée Nationale

Les cochers en octobre 1789 se plaignent d’exercer une des professions les plus fatigantes de Paris, qu’ils sont mal payés, et réclament un salaire garanti, l’institution d’une caisse de Prévoyance en cas d’accidents et de maladie et une assurance vieillesse réversible à 50 % à leur veuve en cas de décès.

1865 : première grève menée par l’ensemble de la profession

L’augmentation des salaires

La répression fut très sévère malgré la loi du 25 mai 1864 qui supprime le délit de coalition (loi le Chapelier 17 juin/1791) la grève est licite, elle n’est plus un délit. Si la coalition ne peut plus être poursuivie, la grève chaque fois qu’elle s’accompagne d’une certaine contrainte, pourra être poursuivie sous le nom d’atteinte à la liberté du travail (article 414 et 415 Code pénal). Les tribunaux correctionnels terminèrent rapidement cette grève en condamnant les cochers auteurs de « désordres ».

 

1871 : Commune de Paris

La commune de Paris essaya de fonder un état ouvrier, dans lequel les chambres syndicales jouèrent un rôle particulièrement important. Les cochers participèrent puisque nous retrouvons quatre des nôtres morts en déportation en Nouvelle Calédonie.

     

Voici un récit résumé :

Le voyage, sur de vieux rafiots où les condamnés étaient enfermés dans des cages, presque sans nourriture, durait entre 88 et 190 jours. Sur place subsiste un monument aux morts que les survivants avaient élevé en 1880 lors de l’amnistie qui leur permit de regagner la France. Un cimetière existe encore comprenant 224 tombes d’hommes, 5 femmes et 11 enfants.

 

Parmi les noms on retrouve ceux d’anciens cochers dont les archives nationales relatent ainsi leur vie :

 

Charles Eugène MARCELLIN :

Né le 28 août 1850 à Etain (Meuse), cocher il a fait partie, sous la commune du génie fédéré, service actif. Mais aucun fait de droit commun et pas d’antécédents judiciaires. Il fut cependant condamné, le 21 mars 1872, par le 23e Conseil de guerre, à la déportation simple, comme soldat au 23e bataillon de chasseurs à pied ayant déserté. Il mourut de dysenterie à l’Île des Pins, le 13 août 1876.

ECKEMBERGER Marcel

(écrit ailleurs ECKENBERGER) :

Né le 25 avril 1834 à Marckolsheim (Bas Rhin) : demeurant à Paris, 139, rue de Vanves (XIVe arrdt.) célibataire, cocher. Il avait servi sept ans au 4e régiment d’artillerie et avait été libéré en 1861 avec le grade de sous-officier, pendant le 1er siège, il fut maréchal des logis à la 5e batterie d’artillerie et continua son service sous la Commune, il fut nommé lieutenant au début d’avril et élu capitaine le 30 avril. Il fut arrêté en juillet 1872. Le 9e Conseil de guerre le condamna, le 7 août 1872, à la déportation simple, peine commuée, le 14 février 1877, en six ans de détention.

On le caractérisait alors ainsi : « monomanie mélancolique, tendance à l’idiotie et à la démence sénile, très tranquille ». Il est mort à l’hôpital d’Uro, Ile des Pins, le 13 octobre 1876, d’une méningite aiguë et en crise d’aliénation.

 

FAVIER Jean :

Né le 15 avril 1833 à Ville-au-Val (Meurthe) : marié, père d’un enfant, cocher, il habitait Paris depuis 1860 et demeurait 9, rue Daguerre (XIVe arrdt.) il avait de juin 1868 à octobre 1870, a été employé par la Compagnie des Petites voitures.

Pendant le 1er siège, il appartient à une compagnie sédentaire du 104e bataillon, fin avril, il passa dans la 4e compagnie de marche du même bataillon et fut prisonnier le 28 mai.

Il « passe pour un zélé partisan de la Commune ». Le 3e Conseil de guerre le condamna, le 31 mai 1872, à la déportation dans une enceinte fortifiée, peine commuée, le 4 décembre 1872, en déportation simple, puis le 24 janvier 1878, en sept ans de détention. Il mourut le 26 août 1878 à l’Île des Pins.

PRINGENT Jean-Marie :

Né le 27 juin 1844 à Plougasnou (Finistère), cocher, en 1871, il était garde au 180e bataillon, condamné, le 18 avril, par le 14e Conseil de guerre, à la déportation simple, il mourut le 22 décembre 1872 à l’ambulance d’Uro (Ile-des-Pins).

 

            A suivre… 1884 constitution du syndicat.