Un acompte sur la misère : +100 licences à Paris !

Une fois de plus le taxi parisien est attaqué sur de multiples fronts par le gouvernement en place et par les autorités de tutelles.

Le 18 février dernier par exemple la commission professionnelle des taxis a ainsi décidé d’augmenter le nombre de taxis à Paris. Oui, vous avez bien lu : AUGMENTER LE NOMBRE DE TAXIS !

Seule la CSAT et la CGT se sont opposées à ce projet. Mais la composition arbitraire de cette commission étant ce qu’elle est, toutes les autres organisations professionnelles, de chauffeurs ou patronales ont validé cette démarche irrationnelle de la Préfecture de Police. Rappelons que cette politique dure depuis 2002 avec plusieurs milliers d’autorisations de stationnement créées.

Certaines de ces organisations sont même allées au delà des souhaits de la Préfecture qui espérait une augmentation de 18 licences. Cela n’était visiblement pas assez pour certains représentants taxis qui ont dû juger que l’activité économique actuelle permettait la création de 68 licence en plus voire 200 pour les plus démagogues ! L’administration était bien sûr ravie de cette surenchère malsaine !

Et cela est encore plus fort quand on sait que même l’indice économique préfectoral ne permettait pas la création d’une seule licence ! Ce sont donc 68 nouvelles licences qui seront créées et qui s’ajouteront à 32 licences non encore distribuées par la Préfecture, soit 100 nouveaux taxis  dans les rues parisiennes dans les semaines à venir.

C’est un « acompte » comme ils disent ! Un acompte sur quoi ? Sur notre misère évidemment car la réalité économique vous la connaissez est catastrophique. Les stations sont pleines et l’activité en baisse. La conjoncture (créée par les limites inhérentes au système capitaliste), la dérégulation sauvage (autres composantes de notre « formidable » modèle économique) ne cessent de créer de la précarité dans notre profession. Malgré cela, chaque année, le même scénario se reproduit inlassablement, index positif ou pas : des milliers de licences sont créées.

Cessons ces créations injustifiées qui sont tout autant responsables des difficultés actuelles du taxi que la concurrence déloyale !

Arrêtons de croire que ces créations mettront fin à l’esclavagisme des chauffeurs locataires comme certains le prétendent, feignant d’ignorer que les écoles taxis avides de chairs fraiches se dépêcheront de fournir aux loueurs de nouveaux chauffeurs tous frais à être exploités. Ces bonimenteurs sont souvent les mêmes qui sont les premiers pour demander à mettre en doublage leur licence afin d’exploiter dessus un chauffeur ou deux.

Quand à ceux qui prétendent qu’il vaut mieux que l’on crée des taxis plutôt que des VTC nous leur répondrons simplement d’ouvrir les yeux et de comprendre d’une part que personne ne maitrise le nombre de VTC  et d’autre part, que le développement du VTC n’est pas la conséquence d’une prétendue carence des taxis mais tout simplement de la déréglementation de la loi et de l’absence totale de contrainte et de contrôle pour s’installer en VTC.

Les Cochers Chauffeurs dénoncent cette politique de casse du taxi et invitent tous les chauffeurs à prendre part à leur quotidien en cessant d’être spectateurs de leur destin : investissez vous, exprimez vous car le sort du taxi est entre les mains de chacun d’entre nous. C’est par la mobilisation et l’action du plus grand nombre que nous pourrons combattre ces décisions néfastes.