Commission taxi Paris

La commission professionnelle du taxi s’est déroulée ce jeudi 4 juillet 2019. Rappelons que dans ces commissions administratives les syndicats ne sont que consultés. La Préfecture et le Préfet sont en effet les réels décisionnaires. C’est une conception très archaïque que les Cochers Chauffeurs dénoncent régulièrement. Seule l’implication massive des chauffeurs dans les syndicats permettra de renverser cette situation d’injustice. Quoi qu’il en soit, voici les interventions et les positions de la CGT-Taxis défendues lors de cette commission « consultative ».

Contrôle de la profession

En ce qui concerne les taxis, lors de la réunion préparatoire il a été évoqué la problématique du contrôle de l’exploitation conforme des licences. Nous avons beaucoup de chauffeurs qui viennent nous consulter car ils se sont fait abuser par un artisan qui leur a promis une location de licence sèche, en contradiction avec les textes, se retrouvent avec une voiture sur le dos et plus de licence à louer. Il y a plusieurs problèmes comme la question des « remplacements », nous savons très bien que des chauffeurs de taxi font appel à des chauffeurs sans forcément les déclarer. Que va mettre  concrètement en place la Préfecture de Police pour effectuer un véritable contrôle sur ce que devrait être l’exploitation des licences ?

Sur les contrôles de manière générale. Nous ne contestons pas les efforts que vous faîtes et nous les voyons, comme sur les aéroports, mais nous sommes forcés de voir au quotidien que les racoleurs par exemple, pour ne parler que d’eux, s’installent dans les aérogares, ils sont là tous les jours. Nous savons qu’une partie sont des VTC, une partie sont des transports à moto mais ils se posent la question générale de la pollution de tous ces véhicules qui ne sont pas taxis et que les pouvoirs publics ont du mal à contingenter.

Nous sommes étonnés que la Ville de Paris ne prenne pas d’arrêté pour limiter le nombre de ces véhicules qui peut être illimité, qui peuvent occuper la voie publique sans aucune limite. Vous avez des villes actuellement, notamment aux États-Unis et en Angleterre, qui ont procédé à des études sur l’occupation de la circulation, l’occupation des transports publics et qui se sont aperçus en fait que les VTC participaient à vider les transports collectifs, les transports en commun car nous savons qu’ils ont une politique agressive dans les heures creuses subventionnées par leurs actionnaires, donc ils proposent des courses à cinq ou sept euros, ce qui fait qu’ils détournent une partie de la clientèle qui habituellement prenait un bus ou un métro pour prendre un VTC. Il y a cette problématique du nombre, cette masse et vous êtes face à ce même problème.

On sait que des municipalités notamment autour des aéroports qui ont été contraints de prendre des arrêtés pour interdire la présence des VTC ! C’est le cas à Roissy par exemple. Si le maire de Roissy a pris un arrêté municipal pour interdire le stationnement des VTC sur sa commune, c’est qu’il y a un véritable problème au niveau du nombre de ces véhicules.

Ce qui nous inquiète dans vos statistiques Monsieur le Commissaire c’est que nous nous demandons c’est ce que font tous ces VTC sur l’aéroport puisqu’ils n’y ont normalement rien à y faire, sauf s’ils sont réservés. Est-ce que vous avez véritablement les outils pour contrôler la présence de ces véhicules sur les aéroports, à savoir s’ils sont en réservation ou pas ?

De manière générale, sur l’espace publique, je n’ai pas entendu de sanction pour l’infraction d’attente de clientèle sur la voie publique sans être réservée puisque normalement, ces véhicules n’ont rien à faire sur la voie publique s’ils ne sont pas réservés, encore une fois la réalité malheureusement nous démontre le contraire quotidiennement. Est-ce que vous réfléchissez à un plan pour lutter contre cela ? Est-ce que vous avez des pistes pour que par exemple dans les aéroports les VTC non réservés ne puissent pas y entrer ?

[…]

Sur les dérives internes aux taxis qui amènent notamment aux locations de licence sèche je souscris tout à fait à l’analyse du SDCTP, à savoir que bien évidemment une des causes de ces dérives est liée au système particulièrement inhumain de la location. Il serait bon que cette commission se penche sur ce statut où le chauffeur locataire a très peu de droits et énormément de devoirs. Nous savons très bien que dans les sociétés de location beaucoup de licences ne sont pas exploitées, c’est pourquoi depuis plusieurs années nous (la CGT-Taxis) vous demandons la récupération des licences pour les distribuer aux chauffeurs qui sont sur liste d’attente. Mais au-delà de ça, il faut se poser la question de l’exploitation. On [le monde du taxi] a bon dos de critiquer UBER et son exploitation inhumaine mais ça existe dans le taxi depuis les années soixante-dix et la création de la location. Donc la location est un vrai problème qu’on ne traite malheureusement pas assez et il faut s’en occuper.

[…]

Nous aimerions avoir les chiffres des VTC qui travaillent sur la zone des taxis parisiens (sachant qu’ils peuvent être inscrits dans plusieurs départements).

Sur le point central du contrôle des VTC, nous n’avons pas eu de réponses. Notre préoccupation principale en tant que chauffeur de taxi c’est de voir ces VTC occuper la voie publique en attente de clientèle, alors qu’ils n’ont pas le droit.

C’est ce qui doit normalement nous distinguer d’eux et nous constatons chaque jour que ce n’est pas le cas. Est-ce que vous allez vous dotez de moyens humains et techniques qui vont vous permettre un jour de mettre fin à ce non-respect des textes qui font actuellement des VTC des contrefaçons de taxis puisqu’ils sont sur la voie publique en attente de clientèle.

Index économique et ADS 1 21 52

Concernant la CGT, depuis sa création nous dénonçons cet index. Il nous semble incomplet et largement imparfait puisqu’il ne prend pas en compte une donnée essentielle : les revenus des chauffeurs. On ne peut juger de l’état de santé d’un secteur si on ne s’enquiert pas de la santé économique de ceux qui font vivre ce secteur, à savoir les chauffeurs. Il nous semble évident qu’il faut surseoir à l’index tel qu’il est.

Il faut réfléchir un futur index. Pour la CGT-Taxis, il devrait intégrer les conditions de travail des chauffeurs, leur revenu, leur chiffre d’affaires.

Cet index devrait également tenir compte aussi de l’évolution de la législation, le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de 2002. Nous en parlons depuis tout à l’heure, le secteur s’est largement libéralisé sous l’étiquette du VTC et aujourd’hui il y a un secteur à côté du nôtre qui fait du taxi qui n’a aucun contingentement, donc évidemment qu’il faut tenir compte du développement de cette concurrence.

Concernant les plaques gratuites, nous l’avons évoqué lors des contrôles, à la CGT nous pensons qu’il y a de nombreuses licences qui ne sont pas ou mal exploités dans les entreprises ou par des artisans, il faut que la Préfecture se donne les moyens de les récupérer afin de les distribuer aux chauffeurs qui sont sur la liste d’attente.

Enfin, pour pas que la licence gratuite soit le seul objectif au bout d’un tunnel de quinze ou dix-sept ans pour les chauffeurs, il faut qu’il y ait cette réflexion sur les statuts et les conditions de travail des chauffeurs.

Pour qu’un chauffeur ne soit pas dans cette espèce de tunnel qu’est la location où il n’a plus de vie, où il met sa vie familiale en vieille, il faut qu’on ait une vraie réflexion sur les conditions de travail de la location et ça c’est compliqué avec les loueurs car effectivement ils ont toute l’emprise sur les prix qu’ils souhaitent fixer. Il faut parler du salariat et actuellement la CGT et FO participent à des négociations nationales sur la convention collective.

Il faut que le bien-être du chauffeur soit dès qu’ils rentrent dans la profession et pas au bout de quinze ans c’est pour ça que pour nous, la licence gratuite est certes un droit mais ça n’est pas la finalité. La finalité c’est de faire le taxi dans de bonnes conditions et d’en vivre.

Contraintes horaires des nouvelles ADS

Comme l’a dit le collègue de FO, dans l’état actuel de l’offre et de la demande, nous ne sommes pas pour le maintien des contraintes horaires [de début de service].

ADS Orly

Pour la CGT, nous allons déjà nous placer du point de vue de l’usager, du consommateur, il est incompréhensible aujourd’hui en 2019 qu’un passager voit les VTC d’un côté, les motos, les taxis parisiens, le taxi de banlieue. Il faut réfléchir à une organisation de type Roissy, à savoir que ce sont les taxis parisiens qui effectuent la desserte toutes destinations avec l’obligation de charges pour toutes destinations comme à Roissy et qu’il n’y ait plus deux types de taxis sur un même endroit d’autant plus que le consommateur est confronté à deux types de tarifications ! Le taxi de banlieue a un tarif largement supérieur, il [le client] va devoir être amené a effectué la même prestation pour un prix totalement différent, ça ne nous ne semble pas être dans l’air du temps, cohérent et juste.

Il y a le souci de simplifier le travail de l’administration, pour le problème des horaires, les problèmes de compétences des préfectures, ça enlèverait tous ces problèmes. Ça enlèverait aussi les problèmes de gestions évoquées par la GESCOP : pourquoi les parisiens ont une base alors que les banlieues n’en ont pas ?

Dans un souci de simplification, de meilleur service vis-à-vis de nos usagers il ne semble pas opportun d’augmenter leur nombre et même de maintenir cette spécificité sur un même aéroport d’avoir des taxis de différents horizons.