Orly, zone de non-droit ?

L’ensemble des organisations représentant les chauffeurs de taxis tient une fois de plus à tirer la sonnette d’alarme sur la zone aéroportuaire d’Orly. Cet aéroport, en ce qui concerne son organisation de l’accueil des passagers et des services de transports, est une véritable zone de non-droit où tout semble permis.

CFDT (GHALFI Abdelghani)

CGT (ASNOUN Karim)

CSAT (DELOMEL Christian)

CST (SEGHIR Hassan)

GESCOP (BOULIN Gilles)

SUD (KARAMI Adil)

M. le Préfet du Val de Marne

Thierry LELEU

21-29 avenue du Général de Gaulle

94038 CRETEIL CEDEX

Lettre RAR

Paris, le 9 septembre 2015

Monsieur le Préfet,

Orly, zone de non-droit ?

L’ensemble des organisations représentant les chauffeurs de taxis tient une fois de plus à tirer la sonnette d’alarme sur la zone aéroportuaire d’Orly. Cet aéroport, en ce qui concerne son organisation de l’accueil des passagers et des services de transports, est une véritable zone de non-droit où tout semble permis.

L’institutionnalisation du racolage et du racket des passagers

Le premier point est le harcèlement que subissent les passagers par des racoleurs professionnels. De nombreux individus se permettent en effet de racoler à longueur de journée les passagers dès leur arrivée dans les aérogares. Ils se prétendent « taxis », VTC ou motos de transport de personnes mais ce qui est certain, c’est qu’en racolant ainsi les clients ils enfreignent clairement la législation et, apparemment en toute impunité. Il s’agit d’un véritable racket organisé de passagers par définition en situation de vulnérabilité.

Occupation des parkings professionnels

Le deuxième point qui démontre un dysfonctionnent de cet aéroport est l’occupation permanente et sans contrôle des parkings professionnels des véhicules « censés » être précommandés. Ces parkings sont en réalité de véritables bases arrières pour des VTC qui viennent ensuite racoler dans les aérogares. Il en est bien sûr de même pour les motos de transport de personnes qui sont stationnées sans être réservées puisqu’on retrouve ensuite leur conducteurs, casque à la main, dans les aérogares et jusque dans les files des clients taxis en train d’harceler les voyageurs.

Un prestataire absent

Enfin il convient d’évoquer l’absence d’accompagnement de ces passagers de la part d’ADP. ADP démontre aujourd‘hui son incapacité à organiser le flux des passagers vers les taxis. Il conviendrait, comme cela se pratique dans de nombreux aéroports d’autres pays, que les passagers soient encadrés et dispatchés par du personnel ADP afin de donner une haute image de l’accueil à la française, d’éviter à ces passagers des rencontres désagréables avec les racoleurs tout en leur faisant gagner du temps en optimisant les flux passagers/taxis.

L’absence de ces mesures réclamées depuis plusieurs années par nos organisations ont eu notamment pour conséquence la mise en danger des passagers et vous n’ignorez pas le terrible drame survenu fin août. L’anarchie régnante dans cet aéroport crée évidemment une image déplorable de notre capitale et il est urgent de révolutionner le fonctionnement de cet aéroport. ADP se doit d’investir prioritairement dans la mission de services publics qui lui a été confiée par l’Etat avant de penser à verser des dividendes à ses actionnaires.

Sans actions radicales de votre part, vous serez alors responsables des débordements et des drames qui arriveront inévitablement car les chauffeurs de taxis sont excédés par ces pratiques quotidiennes qui mettent en danger leur emploi.

Nous vous demandons donc de convoquer rapidement l’ensemble des organisations professionnelles afin d’envisager un plan d’action radical sur cet aéroport.

Dans l’attente de vous rencontrer, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations distinguées.

Copies au Ministre des Affaires Etrangères et du développement international, au Ministre de l’Intérieur et au Préfet de Police de Paris.