TARIFS Taxi parisien 2024 : la CSCC CGT-Taxis dénonce les tarifs scandaleusement bas des taxis parisiens !

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TARIFS Taxi parisien 2024 : proposition de la CSCC CGT-Taxis

Paris, le 6 septembre 2023

Monsieur LETACQ,

Suite à votre mail du jeudi 6 juillet 2023, vous trouverez ci-dessous les propositions de la Chambre Syndicale des Cochers Chauffeurs CGT-Taxis concernant les tarifs 2024.

  • Retour à la tarification horokilométrique

Pour la CGT-Taxis, il convient tout d’abord de mettre fin à la tarification forfaitaire dans le taxi. Depuis la mise en place de la tarification forfaitaire dans le taxi, les chauffeurs travaillent aux mêmes tarifs, de jour comme de nuit, aussi bien pour les jours ouvrés que  fériés. De plus, avec le forfait, leur revenu ne prend en compte ni le temps passé ni  la distance parcourue  pour effectuer la course !

Aujourd’hui, pour toutes ces raisons, beaucoup de chauffeurs de taxi refusent de rester à l’aéroport en attente de clientèle. C’est une situation nouvelle qui n’existait pas avant l’instauration du forfait. D’ailleurs, il est fréquent qu’ADP signale  un manque de taxis aux aéroports. Rappelons qu’il y a quelques années, la situation était inverse. Notre autorité de tutelle  estimait d’ailleurs qu’il y avait trop de  taxis en attente aux aéroports, elle était allé jusqu’à prendre un arrêté limitant les taxis à deux passages  par jour !

Il faut rappeler qu’avec la tarification horokilométrique, les usagers se font facturer leur course taxi selon les kilomètres parcourus ainsi que le temps passé, dans un cadre tarifaire réglementé.

La tarification horokilométrique est la seule qui soit juste et transparente puisque l’usager ne paie que ce qu’il consomme, elle est également le gage pour les travailleurs du taxi d’une rémunération juste puisque calculée en fonction du temps de travail et de la période de travail (nuit, dimanche, jours fériés,…).

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons donc de revenir à l’essence du taxi, à savoir la tarification horokilométrique.

  • Revaloriser l’ensemble de la grille tarifaire

La deuxième mesure indispensable pour la CGT-Taxis, concernant la zone du taxi parisien, consiste à revaloriser l’ensemble de la grille tarifaire qui est totalement déconnectée de la réalité économique de la région parisienne. L’INSEE nous le rappelle encore dans une publication du 19 juillet 2023 : « les prix des biens et services consommés … [en] région parisienne sont ainsi en moyenne plus élevés de 7 % que ceux observés en province »[1]. Or, lorsque l’on compare le tarif des taxis des grandes métropoles françaises, nous constatons qu’ils sont systématiquement deux fois plus élevés que ceux pratiqués par les taxis parisiens.

Comment justifier pour un même métier et alors que la région parisienne est une région reconnue pour sa vie chère, que le taxi parisien ait des tarifs à ce point inférieurs aux taxis marseillais, niçois, toulousains,… ? N’y a-t-il pas là une rupture du principe d’égalité ?

Concernant le tarif de jour par exemple, le tarif A parisien, utilisé de 10 heures à 17 heures présente un retard moyen de 86 % sur les quatre grandes villes françaises (voir tableau ci-dessous).

Compte tenu du niveau de prix en région parisienne, il conviendrait donc de revaloriser le tarif A de 92 % (86 % majorés de 7 %), soit de le passer de 1,14€ à 2,18€ pour le tarif A pour 2024.

Le tarif B à Paris est également utilisé la journée, soit cinq heures, de 7 heures à 10 heures puis de 17 heures à 19 heures. Il présente là un retard sur la moyenne des tarifs « jour » des quatre grandes villes de 52 % !

Le tarif B parisien est également utilisé la nuit dans Paris pour une période de 12 heures (de 19 heures à 7 heures). Sur ce créneau, le tarif B présente un retard moyen de 119 % !

Si l’on prend en compte l’écart actuel entre le tarif A et B, soit 34 %, cela nous donnerait un tarif B à Paris en 2024 de 2,92 € (2,18€ X 1,34 = 2,92 €).

Concernant le tarif C parisien, là encore nous constatons un écart moyen inexplicable de 104 % avec la moyenne des tarifs D « province », toujours en défaveur du taxi parisien !

Si l’on reporte comme nous l’avons fait pour le B, l’écart actuel entre le B et le C parisien (11 %) cela nous donnerait un tarif C 2024 à 3,24 €.

Nous vous invitons également à comparer les tarifs pratiqués par les taxis parisiens à ceux d’Île de France : le retard, encore et toujours en défaveur des parisiens, varie de 54 % (tarif C dans les départements du 92 et du 93 à 1,76€) à 66 % (tarif D dans les Yvelines à 2,76€).

Ce rattrapage tarifaire est donc indispensable pour que l’équité soit respectée, qu’il soit enfin tenu compte des spécificités économiques de la région parisienne et afin que les conducteurs de taxi parisiens retrouvent un équilibre économique sans avoir à travailler jusqu’à 77 heures par semaine au péril de la sécurité et de leur santé.

  • Réintégrations des suppléments

Enfin, il convient de réintégrer les suppléments qui venaient rémunérer pour certains du travail supplémentaire ou encourager des investissements supplémentaires. Les bagages par exemple doivent être payants dès le premier à l’instar des pratiques des compagnies aériennes. Cela encouragerait les chauffeurs à acquérir des véhicules plus onéreux du type van ou break.

Dans l’attente de votre retour, veuillez agréer, Monsieur LETACQ, nos salutations distinguées.

Pour la CSCC-CGT Taxis,

Un secrétaire, M. ABID

[1] En 2022, les prix en région parisienne dépassent de 7 % ceux de la province, https://www.insee.fr/fr/statistiques/7649921